Les distilleries à la loupe : les audits menés par les clients parfumeurs

Plusieurs grandes maisons de luxe se fournissent en alcool auprès de nos sites d’Arcis-sur-Aube et de Cristanol. A leur exigence légitime concernant la qualité des produits, s’ajoute le devoir de vigilance. Imposée aux grandes entreprises, cette obligation légale vise à prévenir les atteintes aux droits humains, à l’environnement, à la santé et à la sécurité des personnes et ce, tout au long de leur chaîne de valeur, fournisseurs inclus.

Tous les trois ans, les sites du Groupe sont soumis à des audits très complets suivant le protocole SMETA (Members Ethical Trade Audit) garantie du respect de normes strictes en matière de responsabilité sociale et environnementale, selon des standards reconnus au niveau mondial. « La plupart de nos clients, notamment ceux du secteur agroalimentaire, se contentent des garanties, déjà très élevées, apportées par les audits SMETA. Les clients du luxe vont au-delà. Pour se prémunir des risques réputationnels, ils déploient d’importants moyens financiers. Avec ces audits, qui leur sont propres, ils nous poussent et nous challengent », précise Cécile Sévigné, Responsable RSE.

Ces audits spécifiques sont en effet menés par des organismes extérieurs pour le compte des maisons de luxe. Comment se déroulent-ils concrètement ? Le dernier a eu lieu sur le site d’Arcis, important fournisseur d’alcool surfin premium aux parfumeurs. L’occasion de faire le tour de la question avec Coralie Corus, Responsable QSE du site. « Nous sommes certifiés ISO 9001, 14001, 50001, ce qui nous engage dans un processus d’amélioration continue, nous respectons les réglementations et nous avons en plus les standards Cristal Union qui vont encore plus loin. Lors des audits, nous sommes transparents. En réalité, les auditeurs viennent regarder ce que nous faisons au quotidien. » sourit Coralie Corus.

La préparation de ces journées requiert plusieurs réunions préalables avec l’ensemble des équipes, afin de lister et de rassembler les documents demandés, qui seront envoyés à l’auditeur ou consultés sur place. Le jour J sont présentes Cécile Sévigné, Responsable RSE, parfois accompagnée par Kenza Haddadi, Chargée de projet RSE et Sylwia Depta, Responsable Commerciale Alcool qui gère la relation avec le client. Sur les sites audités, le Responsable RH, le Responsable QSE et un Responsable d’Optimisation Industrielle sont également sollicités. L’objectif est d’apporter à l’auditeur – parfois accompagné par le client – un éclairage expert sur chacun des points examinés.

L’audit commence par une visite terrain. Au menu : prise en compte de la sécurité au quotidien, stockage et conditions d’utilisation des produits, communication QSE, respect de l’environnement et stratégie de réduction des consommations d’eau et d’énergie…L’après-midi est consacré au passage en revue des documents, par thème. Côté RH, contrats anonymisés, programmes de formation, indicateurs d’inclusion sont présentés. Pour la partie QSE, contrôles règlementaires, analyse de risques, plan d’actions… tout est vérifié. Sylwia et Cécile sont présentes pour faciliter la lecture des documents plus généraux, comme ceux qui détaillent la politique RSE du Groupe, engagements et trajectoires de durabilité, code de conduite… un éclairage précieux pour les auditeurs.

« Au fil des évolutions réglementaires, comme l’entrée en vigueur prochaine de la CSRD, les indicateurs sociaux et environnementaux pris en compte se multiplient, » précise Cécile Sévigné qui ajoute que « grâce à des équipes engagées, des ressources dédiées et des actions concrètes mises en œuvre, ces sujets sont parfaitement maîtrisés en interne. »

Si l’audit relève des non-conformités, un plan d’actions correctif est mis en place dans DYSCO, outil collaboratif interne qui permet de mobiliser les compétences et de définir un planning de suivi. Parfois, de simples remarques, même minimes et indépendantes d’une obligation règlementaire, sont considérées comme des opportunités d’amélioration. Elles sont alors prises en compte et mises en œuvre.

« Le nombre de critères examinés et de documents demandés est conséquent, mais cela va relativement vite car tous les documents sont préparés. Le dernier auditeur m’a dit qu’en arrivant sur le site, il a tout de suite vu que le sujet était maîtrisé, en se fiant au 5S et en discutant avec le personnel du site. Il m’a précisé qu’on voyait bien l’engagement de chacun dans la démarche d’amélioration, » se réjouit Coralie Corus.