De bonnes conditions de désherbage en plaine et des essais de désherbage bas intrants prometteurs

Les premières interventions de désherbage ont été effectuées dans de bonnes conditions cette année avec des conditions d’humidité qui ont permis une bonne synergie entre les différents produits utilisés. Leur efficacité devrait être bonne cette année. L’enjeu est important car un désherbage réussi permet d’optimiser le potentiel de rendement de la betterave, qui supporte mal la concurrence d’autres plantes en période de croissance.

En agriculture conventionnelle, il faut traiter tôt des mauvaises herbes jeunes, au stade cotylédons maximum, avec des produits à l’action foliaire qui agissent par contact avec la plante déjà levée. L’association avec des herbicides à l’action racinaire garantit un désherbage plus efficace et durable, en empêchant de nouvelles adventices de se développer : ils sont absorbés avec l’eau par les racines des plantes indésirables avant même qu’elles ne sortent de terre. Il faut donc un minimum d’humidité dans le sol pour favoriser une bonne synergie de ces produits. Or le printemps dernier a été humide !

Pour Michaël Denizet, technicien agronome de notre service de R&D agricole en charge de l’expérimentation sur le désherbage, le premier bilan est positif : « Les premières interventions se sont avérées efficaces et aujourd’hui les parcelles sont propres. Il faut cependant continuer à observer et réintervenir sur les prochaines levées de mauvaises herbes surtout si nous avons des conditions sèches, car les parcelles peuvent se resalir. En Champagne, nous avons eu des créneaux fin mai-début juin pour biner entre les rangs, ce qui permet de renforcer l’efficacité du désherbage et de diminuer les intrants ».

Dans l’objectif de réduire l’utilisation d’intrants, le service agronomique de Cristal Union compare l’efficacité de différents programmes de désherbage dans ses essais. Pour réduire les quantités de produits de traitement (donc agir sur le fameux IFT, Indice de Fréquence des Traitements) et diminuer le nombre de passages, les équipes testent une nouvelle technologie : Conviso® SMART, combine des variétés tolérantes à un herbicide spécifique (à base d’inhibiteur de l’ALS) avec l’utilisation d’un nouvel herbicide, Conviso®One. Elle est expérimentée en grandes parcelles, sur environ 2 000 hectares dans chacun de nos bassins betteraviers.

Didier Maudoux, qui cultive 72 hectares de betteraves sur son exploitation à Pavillon-Sainte-Julie dans l’Aube, fait partie des agriculteurs qui expérimentent le programme Conviso®. Il a implanté cette année 52 hectares avec ce programme et 20 hectares restent traités en conventionnel pour comparer les potentiels de rendement et les coûts de revient. Il a repris dans les années 1980 une ferme infestée de betteraves sauvages, résistant aux désherbants classiques.

Didier Maudoux a débuté l’expérimentation Conviso® sur 9 hectares l’an dernier : « Malgré les conditions plus difficiles en 2022, avec une hygrométrie faible, les essais se sont avérés extrêmement satisfaisants. La solution Conviso® m’a permis de réimplanter des betteraves sur des terres qui n’auraient pu en recevoir à nouveau ».

Cette année les résultats s’annoncent à nouveau prometteurs, même s’il faut attendre fin juin pour vérifier qu’il n’y a pas de nouvelles levées de mauvaises herbes. Au-delà de son efficacité, le programme Conviso® permet de diviser par deux le nombre d’interventions nécessaires : « C’est un gain de temps et le désherbage est simplifié avec Conviso®. On peut attendre le développement de deux feuilles de chénopodes* pour déclencher le traitement, on n’est pas à 3 jours près, alors qu’en conventionnel il faut intervenir dès qu’on voit une tête d’épingle ».

D’autres pistes, telles que les traitements localisés, sont investiguées par notre service de R&D agricole et offrent des perspectives intéressantes pour réduire le recours aux herbicides avec des efficacités satisfaisantes.

*Chénopode : mauvaise herbe commune dans les champs de betteraves

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