Betteravier et apiculteur, ou comment démentir les préjugés

#engagésenplaine

Chez Cristal Union, de nombreux coopérateurs sont aussi apiculteurs. C’est le cas de Jérôme Fourdinier, Président de la Section de Sainte-Emilie et de Christian Schmitt, coopérateur en Alsace qui démontrent par l’exemple que, loin des idées reçues, agriculture et apiculture sont tout à fait compatibles.

Jérôme Fourdinier s’est lancé dans l’apiculture en 2018 avec un essaim qu’il a développé. Il compte aujourd’hui 5 ruches qui lui ont procuré pas moins de 70 kg de miel l’an passé.

« Face à l’idée de plus en plus répandue d’une agriculture qui serait préjudiciable aux abeilles, j’avais besoin de me rassurer mais aussi de prouver aux autres que mes pratiques agricoles raisonnées étaient compatibles avec l’apiculture », explique-t-il.

A l’origine, il n’y connaissait rien, il a appris dans les livres, sur Internet et aux côtés de l’apiculteur qui lui a fourni sa première ruche. « On ne s’improvise pas apiculteur. Il faut prendre le temps d’observer les abeilles, les ruches et la nature pour comprendre ce qu’il se passe, par exemple, surveiller régulièrement les cadres où pondent les abeilles car s’ils sont trop pleins, une partie de l’essaim peut partir. »

Jérôme Fourdinier constate qu’il est courant de faire de mauvaises interprétations des signes quand on est amateur : « En acquérant de l’expérience, on ne peut que constater que les abeilles sont très sensibles à des maux variés, le plus souvent sans rapport avec les pratiques agricoles ! ». Jusqu’à présent ses abeilles ont été épargnées par le varroa, un parasite qui serait la première cause de mortalité des abeilles en France, mais les frelons asiatiques l’ont obligé à déplacer ses ruches de plusieurs kilomètres.

Les conditions climatiques influent également sur la vie des essaims. Avec l’été dernier très sec, les abeilles ont manqué de nourriture, puis avec l’automne très doux, les abeilles sont beaucoup sorties, elles ont dépensé beaucoup d’énergie et se sont fatiguées alors qu’elles auraient dû commencer à hiberner. Malgré l’apport complémentaire de candi, une pâte sucrée spécifique, il  a dû déplorer la disparition d’une colonie.

Mais pas de quoi entamer sa détermination, il continue à multiplier les essaims avec ses amis et les apiculteurs avec lesquels il s’est lié. « L’apiculture donne le goût d’apprendre et de comprendre, c’est une activité que l’on pratique en famille et qui nous procure beaucoup de satisfactions, dont celui de déguster notre miel. Quand je distribue mes pots de miel à mon entourage, cela me permet de démontrer concrètement que l’on peut concilier agriculture et apiculture ».

De son côté, Christian Schmitt, apiculteur depuis 4 ans, possède aujourd’hui 8 ruches et dispose de 7 hectares de couverts végétaux [1] avec des flores variées qui permettent à la fois de nourrir ses abeilles mais aussi des hamsters sauvages en voie d’extinction en Alsace. Il constate qu’aujourd’hui la principale difficulté pour les abeilles est de trouver des sources de nourriture lorsque nos plaines de grandes cultures ne sont plus fleuries. Il en appelle à la force du collectif pour réagir : « Nos champs ne sont plus assez diversifiés, les abeilles doivent partir plus loin pour se nourrir et elles se fatiguent. Nous portons tous la responsabilité de protéger la biodiversité. Chaque agriculteur et même chaque particulier devrait laisser un peu de jachère ou de prairie chez lui, sans fauchage, pour constituer un milieu de vie stable pour les êtres vivants ».

 

[1] plantes qui recouvrent le sol

   

   
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