Le reliquat azoté, un levier essentiel pour piloter la fertilisation et optimiser les rendements

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Il existe une technique fiable et reconnue pour définir la quantité précise d’azote minéral à apporter pour la culture la betterave à implanter : la mesure des reliquats azotés dans le sol. Réalisée en sortie d’hiver, avant de semer les betteraves, cette mesure est essentielle pour bien piloter la fertilisation sur les cultures de betteraves. « C’est très important de ne pas apporter systématiquement la même dose d’azote chaque année. Piloter sa fertilisation avec une analyse du reliquat azoté en sortie d’hiver et suivre le conseil délivré permet d’optimiser ses rendements et la qualité technologique de la betterave. Cela permet aussi de maîtriser ses coûts et de limiter son impact environnemental », souligne Ulrich Mellier, adjoint responsable betteravier et responsable agronomique à Sainte-Emilie.

« Aujourd’hui, grâce aux études sur le cycle de l’azote menées depuis de nombreuses années, nous disposons de références fiables pour déterminer précisément les besoins en azote des betteraves qui vont être implantées sur chaque parcelle ». Pour établir le conseil de fertilisation azotée à la parcelle, en plus des reliquats azotés mesurés, les paramètres influant sur la mise à disposition d’azote pour la culture sont pris en compte : grâce à une feuille de renseignements complétée par l’agriculteur. Le conseil délivré s’appuie sur les différents paramètres du sol : le type de sol, la culture précédente, les apports organiques qui ont éventuellement déjà été faits sous forme de fumier, de vinasses ou de digestats par exemple, ainsi que la mise en place d’une culture intermédiaire (légumineuses, moutarde…) capable de capter l’azote et de le minéraliser sous l’action des microorganismes.

Les prélèvements de sol sont effectués à la main, ou à l’aide d’un quad, sur la zone la plus homogène et représentative de la parcelle, sur trois horizons* jusqu’à 90 cm de profondeur. Les échantillons sont ensuite envoyés au laboratoire agréé qui les analyse, établit le reliquat azoté et la dose conseillée d’engrais azoté à apporter. Grégory Dhellemmes, chargé de clientèle chez Eurofins Galys, laboratoire spécialisé en la matière, conseille aux agriculteurs d’anticiper leurs commandes d’analyses : « Pour préparer ses semis de betteraves, on peut effectuer des prélèvements dès la mi-janvier, car habituellement la majeure partie du lessivage hivernal est finie, et jusque fin février environ. Passer commande dès le mois de décembre permet une meilleure planification des chantiers de prélèvement et de délivrer rapidement les résultats d’analyse ». Ulrich Mellier souligne qu’il existe un outil supplémentaire pour accompagner les agriculteurs qui réalisent des prélèvements de reliquats azotés de bonne heure : « On peut s’appuyer sur le tableau de modèle de lessivage probable sur reliquat utilisable d’ici l’apport d’engrais, un outil qui est intégré au rapport de résultat du reliquat azoté et qui modélise la dose d’azote à apporter en fonction des précipitations qui ont eu lieu depuis la date du prélèvement. Ce tableau permet ainsi aux agriculteurs d’anticiper et d’adapter au plus juste leur fertilisation ».

Qu’en sera-t-il de la tendance des niveaux de reliquats azotés cette année ? La majorité des prélèvements et des analyses sont encore en cours au moment de ces échanges, et les deux professionnels restent prudents compte-tenu des conditions climatiques atypiques de l’an passé et de l’hiver. Après un été très chaud et un automne en tendance peu humide, on s’attend à une minéralisation automnale « normale » mais certainement avec de fortes variations entre les secteurs.

*horizons : différentes couches du sol qui se distinguent par leur composition et leur épaisseur.

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