Cristal Union, prêt à relever de nouveaux défis dans un monde sucrier en réelle mutation

Lors des assemblées générales 2018 de Cristal Union, Olivier de Bohan, Président du Conseil d’administration du Groupe sucrier, a souhaité tenir un langage de vérité et de transparence face à la situation déprimée du marché mondial du sucre et aux défis qui attendent l’ensemble de la filière dans les années à venir.

La fin du système des quotas sucriers et des prix garantis par le régime sucre européen a changé la donne économique. Avec la nouvelle PAC, l’Europe rebat les cartes à tous les niveaux pour aller vers une gestion des risques de marché. Le monde magique, plus confortable et prévisible dans lequel évoluait le monde betteravier, a disparu.

Ce changement de paradigme est intervenu au moment même où le marché mondial connaît une forte dégradation des prix, directement liée à des niveaux de productions aussi surprenants qu’inattendus en Inde et en Thaïlande, générant ainsi un nouvel excédent de volumes venant aggraver des stocks déjà pléthoriques. La campagne 2018 débute donc avec de forts déséquilibres qui augmentent la pression sur le marché du sucre roux dont les tendances à la baisse risquent de s’accentuer dans les mois à venir, le sucre blanc ne faisant que suivre la tendance.

A ce contexte de marché dégradé, s’ajoute l’incohérence des politiques publiques conduites aux niveaux européens et français : la remise en cause de l’utilisation des produits phytosanitaires sans alternatives connues à ce jour, la conclusion d’accords commerciaux de grande ampleur mettant à mal les producteurs européens, et la défense difficilement compréhensible de la filière huile de palme au détriment des filières locales de biocarburants ; c’est la pérennité économique du secteur sucrier dans son ensemble qui est menacée.

Des décisions fortes pour garantir la pérennité du groupe

Tous ces éléments obligent l’ensemble de la filière à réfléchir au niveau interprofessionnel à des dispositifs de sécurisation du secteur. Le groupe Cristal Union a pris de son côté les devants pour réfléchir à son organisation et optimiser ses dispositifs agricoles, industriels, commerciaux et financiers, avec une vision à long terme. Le Conseil d’administration du Groupe a ainsi pris à l’unanimité la décision de supprimer le prix minimum de la betterave dès la campagne 2018.

Cette décision, dont le Conseil mesure l’impact fort qu’elle représente pour les coopérateurs, est nécessaire pour assurer la pérennité du Groupe sur le long terme. Le maintien d’un prix minimum éloignerait encore davantage Cristal Union des réalités du marché et affaiblirait les propres exploitations de ses adhérents.

Des performances de très bon niveau pour la campagne 2017/2018

Les performances de Cristal Union sur les plans agricole et industriel ont été largement à la hauteur des attentes. Le Groupe a enregistré une augmentation des surfaces agricoles de plus de 20% et des rendements proches des records à 15 tonnes de sucre/hectare en moyenne, ce qui constitue la meilleure performance française. La durée des compagnes s’est allongée de près de 30 jours, pour une durée moyenne groupe de 125 jours, ce qui a notamment permis une meilleure absorption des coûts fixes. Les usines de Cristal Union ont également battu des records de production, avec une cadence moyenne de 135 000 tonnes de betteraves transformées quotidiennement, soit une production totale de 17 millions de tonnes. Ces cadences records sont le fruit des efforts réalisés par le Groupe depuis 2010 dans le cadre de son plan ambitieux « Cap 2017 », pour moderniser les outils de production et notamment réduire la consommation globale d’énergie (-10 %), d’eau (-50 %) et les émissions de CO2 (-25 %).

Sur le plan financier, le Groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros sur un exercice de 12 mois (versus 2,5 milliards d’euros pour la précédente campagne qui courrait sur un exercice exceptionnel de 16 mois). L’excédent brut d’exploitation est ressorti à 164 millions d’euros et le résultat net part du Groupe s’élève à 49 millions d’euros après versement des compléments de prix aux coopérateurs. Le ratio dette nette sur fonds propres est de 0,5x, ce qui permet à Cristal Union d’afficher une très bonne santé financière, en dépit d’un contexte de marchés tourmenté. Les performances du Groupe sur cette campagne ont également permis à Cristal Union d’assurer aux coopérateurs un niveau de rémunération des betteraves contractées avec les Coopérateurs de 28,3 €/t, pulpes et intérêts aux parts inclus, représentant un retour financier global proche de 50 millions d’euros.

A noter que Cristal Union a poursuivi la simplification de sa structure juridique, par le biais de plusieurs opérations de fusions-absorptions au cours de ces trois dernières années : les sociétés industrielles et financières du pôle Vermandoise (2016), les trois coopératives betteravières Vermandoise et la coopérative de déshydratation de Puisieulx (2017), et de deux des trois unités de déshydrations Vermandoise (2018).

Des atouts majeurs pour conquérir les marchés européens et mondiaux.

 Cristal Union dispose d’atouts majeurs pour faire face à une situation mondiale de plus en plus tendue et concurrentielle. Depuis plusieurs années, le Groupe prépare et adapte son outil productif pour être souple et réactif, tout en restant performant et responsable sur le plan environnemental.

Sur le plan industriel, le Groupe a investi plus d’1 milliard d’euros depuis 2010 pour porter ses sites de production au meilleur niveau technologique, pour augmenter les qualifications des équipes, dynamiser son management de la performance et passer au tout numérique. 2018 verra aboutir certains chantiers importants comme le projet de chaufferie de Sainte Emilie, l’extension du silo à sucres de Corbeilles ou encore la création d’un réseau d’irrigation à Fontaine-le-Dun. Certes, d’autres programmes d’investissement seront ralentis au regard du contexte, mais il faut souligner que la transition énergétique du Groupe vers le « tout gaz » est achevée et que celle vers la biomasse est largement avancée.

Sur le plan agricole, Cristal Union recherche constamment des solutions et accompagne ses coopérateurs pour améliorer la performance agronomique et la rentabilité de leurs exploitations. Dans cette optique, La recherche agronomique représente de vraies perspectives avec l’augmentation des rendements qu’elle promet, et notamment les nouvelles perspectives ouvertes par le programme de recherche Aker.

Cristal Union est également à l’origine du lancement d’une filière Betteraves Bio en France. 145 hectares de betteraves seront ainsi conduits en mode Bio en 2018, avec un objectif de 1 500 hectares cultivés en Bio en 2019. Cristal Union a mené à bien plusieurs projets visant à mieux contrôler les bio-agresseurs et plus particulièrement la cercosporiose, et à améliorer la productivité agronomique. Ces travaux portent notamment sur la mise en place de modèles et l’intégration du « Big data ».

Le Groupe a d’autre part lancé une diversification de ses activités en se lançant dans la production de luzerne avec plus de 6 000 hectares récoltés pour la déshydratation en 2017, dont 30% cultivés en Bio. Ce développement renforce le pôle alimentation animale du groupe. S’agissant de la pulpe, le Groupe souhaite accélérer la valorisation sous forme surpressée, tout en s’engageant dans une politique de développement de la filière méthanisation dont la contribution environnementale est évidente.

Sur le plan commercial, Cristal Union a poursuivi son développement en Europe et hors Europe. CristalCo, la filiale commerciale du Groupe, s’est notamment étendue en République Tchèque, en Roumanie, en Bulgarie et dans d’autres régions déficitaires de l’Union européenne, tandis que plus de 300 000 tonnes de sucre ont été commercialisées au-delà des frontières du vieux continent. Au total, 2 millions de tonnes de sucre ont été commercialisées en et hors Europe en 2017. De plus, avec son silo portuaire de Dunkerque et ses savoir-faire, Cristal Union dispose des moyens logistiques pour s’affirmer comme un acteur majeur de la reconquête du marché mondial par l’Europe sucrière.

Alain Commissaire, Directeur Général du Groupe Cristal Union, a déclaré : « Le Groupe très conscient des nouvelles réalités économiques du monde agricole s’est organisé pour traverser cette période difficile ; tout en continuant à tracer son sillon Cristal Union cherchera à saisir toute opportunité de développement, en agissant avec prudence compte tenu de l’extrême fragilité des marchés. Avec ses coopérateurs situés sur le podium des meilleurs producteurs mondiaux, son outil industriel modernisé et performant, et sa situation financière saine, Cristal Union peut afficher sa fierté du travail accompli par les équipes et sa confiance dans son avenir face aux turbulences des marchés. »

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