Le déterrage, une technique 100 % gagnante pour optimiser le transport, la production et réduire notre impact environnemental

#ENGAGES EN PLAINE

Le déterrage permet de retirer la terre collant aux betteraves ainsi que des feuilles, cailloux et mauvaises herbes avant de les charger dans les camions. Cette pratique avantageuse, tant d’un point de vue économique, qu’agronomique et environnemental, se développe rapidement sur les différents bassins betteraviers. Laisser la terre au champ, l’intérêt est immédiatement compréhensible. Le transport des betteraves jusqu’aux usines représente un poste de dépense très important et la performance économique démarre dès le champ, directement valorisée pour les adhérents.  Les volumes de terre qui ne sont pas transportés laissent la place pour transporter davantage de betteraves, ce qui permet de réduire considérablement le nombre de camions sur les routes, d’économiser des trajets et du carburant.

Au niveau environnemental, le déterrage a également un impact très positif qui permet de diminuer les émissions de CO2 et de répondre aux attentes sociétales et réglementaires pour lutter contre le changement climatique.

Coopérateur de Sillery, Sébastien Cuny, qui cultive 36 ha de betteraves en terres crayeuses et une petite partie dans l’Argonne en terre argileuse plus adhérente aux betteraves, était sceptique quand le déterrage a démarré sur son secteur. Mais après 5 années de déterrage et un changement de prestataire pour ses chantiers d’arrachage, il constate que « le déterrage offre plus de souplesse dans l’arrachage, les chantiers vont plus vite et les déterreurs sont efficaces. Vu le prix du carburant, on voit bien l’intérêt du déterrage qui permet de diminuer les coûts de transport. Comme on est coopérateur, on y gagne au bout ».

Le déterrage a un intérêt non seulement pour réduire la tare terre mais aussi pour enlever une grosse partie des herbes et des feuilles dans les silos.

« Cette année, les mauvaises herbes sont beaucoup plus présentes dans les parcelles. Sur notre premier tour, on avait peu de terre mais on a sorti beaucoup de feuilles et d’herbes ! ». A la clé, c’est une meilleure conservation des betteraves dans les silos et un important gain économique au niveau industriel.

En usine, les pierres contenues dans la terre livrée peuvent perturber le fonctionnement, avec le risque réel d’endommager voire même de casser les coupe-racines, sans parler des surcoûts induits par les nombreuses manipulations induites, du lavage au traitement, de l’extraction de sable – revendu au secteur du BTP – à l’épandage en sortie d’usine.

Enfin, laisser la terre au champ a aussi un intérêt agronomique : « la terre de déterrage est la plus proche de la betterave, elle est donc très riche et se trouve bien mieux à rester dans les parcelles, pour améliorer des zones de terres de moindre qualité telles que d’éventuels ronds de cailloux ou des ronds de terres blanches » souligne Claire Cugnière, Responsable du service betteravier de Sillery, une usine sur laquelle un nouveau déterreur a été mis en place pour cette campagne, avec « un matériel qui est devenu plus performant ces dernières années, et qui respecte la qualité de la betterave ».